Retrouver une relation apaisée à la nourriture

« Je pense à la nourriture du matin au soir, et même la nuit. »
« Je mange sans faim, puis je culpabilise. »
« J’essaie de contrôler, mais parfois quelque chose prend le dessus. »
« Mon corps me dégoûte, mais je ne peux pas m’en détacher. »
« La nourriture est devenue une obsession, une ennemie, un refuge. »
Les troubles du comportement alimentaire (TCA) ne sont pas qu’une question de volonté ou de régime.
Ils prennent racine dans des zones profondes de notre inconscient, là où se mêlent émotions enfouies, croyances sur soi, stratégies de survie.
L’hypnose permet d’entrer en relation avec cette part de soi qui souffre, qui contrôle, qui compense.
Elle ouvre un espace de reconnexion au corps, d’apaisement des pulsions, et de réparation du lien à soi.
Quels sont les différents troubles du comportement alimentaire (TCA) ?
1. Anorexie mentale
Restriction alimentaire extrême, peur intense de prendre du poids, image corporelle déformée.
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Perte de poids importante.
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Refus de maintenir un poids corporel normal.
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Hypercontrôle de l’alimentation.
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Aménorrhée (absence de règles) fréquente.
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Activité physique excessive.
Sous-types :
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Anorexie restrictive : restriction pure sans comportements compensatoires.
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Anorexie avec crises de boulimie/purge : alternance entre restriction et comportements purgatifs.
2. Boulimie nerveuse
Crises de suralimentation incontrôlables, suivies de comportements pour compenser (vomissements, laxatifs, jeûne, sport excessif).
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Absence de perte de contrôle durable du poids (poids souvent normal).
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Crises alimentaires avec sensation de perte de contrôle.
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Culpabilité intense après les crises.
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Compensations répétées et délétères.
3. Hyperphagie boulimique (binge eating disorder)
Crises de suralimentation sans comportements compensatoires.
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Ingestion rapide de grandes quantités de nourriture.
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Sentiment de perte de contrôle pendant les crises.
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Gêne ou honte vis-à-vis de ces comportements.
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Poids souvent élevé, mais pas toujours.
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Fréquent dans les parcours de régime répétés.
4. Troubles de l’alimentation non spécifiés (TCA-NS ou EDNOS)
Comportements alimentaires dysfonctionnels qui ne répondent pas entièrement aux critères des TCA classiques, mais qui causent une souffrance réelle.
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Crises moins fréquentes que dans la boulimie ou l’hyperphagie.
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Contrôle alimentaire obsessionnel sans perte de poids significative.
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Vomissements sans crises.
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Alternance irrégulière entre périodes de restriction et de compulsions.
5. Orthorexie (non reconnue officiellement dans le DSM-5)
Obsession pathologique pour une alimentation perçue comme saine ou pure.
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Rigidité extrême dans les choix alimentaires.
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Exclusion progressive de nombreux aliments.
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Anxiété ou culpabilité si l’alimentation « parfaite » n’est pas respectée.
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Isolement social autour de la nourriture.
6. Néophobie ou trouble de l’alimentation sélective (souvent chez l’enfant, mais parfois persistant)
Refus de manger certains aliments (par texture, goût, couleur, etc.), sans souci de poids ni image corporelle.
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Alimentation extrêmement restreinte (5 à 10 aliments).
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Détresse à l’idée de goûter des aliments nouveaux.
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Risque de carences.
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Lié parfois à l’anxiété ou au neurodéveloppement (TSA, TDAH).
POURQUOI LES TROUBLES ALIMENTAIRES S’INSTALLENT-ILS ?
1. Une surcharge émotionnelle non exprimée
Manger devient parfois un moyen de calmer ce qui déborde à l’intérieur :
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Une angoisse latente, une solitude, une colère retenue.
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Une tension permanente entre « je dois tenir » et « j’ai besoin de lâcher ».
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Un vide intérieur que l’on tente de remplir à travers les aliments.
Dans ce contexte, manger (ou se priver) devient un langage émotionnel.
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2. Un besoin de contrôle
Certains TCA s’installent comme une tentative de contrôle :
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Sur le corps, quand tout semble nous échapper.
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Sur l’alimentation, parce qu’on ne peut pas contrôler le reste.
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Sur les émotions, qu’on évite en se focalisant sur ce que l’on mange ou non.
Plus ce contrôle s’intensifie, plus il crée de frustration et parfois une perte de contrôle.
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3. Des blessures identitaires profondes
Le rapport au corps et à la nourriture est souvent lié :
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À l’estime de soi, à l’image que l’on a de son corps.
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À des expériences passées (moqueries, remarques, violences, rejets).
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À des croyances : « je ne vaux que si je maîtrise », « je ne suis pas assez bien », etc.
Le TCA devient alors un mécanisme de survie… mais à un coût émotionnel élevé.
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4. L’ennui, ce vide difficile à habiter
Parfois, manger vient simplement remplir un vide : un moment de flottement, une absence de but, un temps mort difficile à supporter.
L’ennui devient alors un déclencheur :
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On grignote pour se distraire, pour combler un manque de stimulation.
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Le corps s’agite là où l’esprit se sent vide.
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La nourriture devient un refuge face à l’impatience, à l’inconfort du « rien ».
Mais en remplissant ce vide de manière automatique, on perd peu à peu la capacité à écouter ce qui se cache derrière comme un besoin de sens, de créativité, de présence à soi.
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5. Un cercle auto-renforcé
Plus les comportements alimentaires sont perturbés, plus ils créent :
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De la honte, de la culpabilité.
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Une auto-dévalorisation : « je n’y arriverai jamais », « je suis faible ».
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Des stratégies d’évitement (mensonges, isolement, contrôle extrême).
Le rapport à la nourriture devient source de tension, et la relation à soi se fragilise.
COMMENT L’HYPNOSE AIDE À APAISER LES TROUBLES ALIMENTAIRES ?
1. Apaiser le système émotionnel
L’état hypnotique induit un ralentissement intérieur :
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Il calme l’hyperactivation émotionnelle.
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Il aide à différencier une vraie faim d’une faim émotionnelle.
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Il permet d’accueillir les émotions sans les fuir à travers la nourriture.
Peu à peu, on cesse de se battre contre soi.
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2. Libérer les racines inconscientes
Derrière un TCA, il y a souvent un vécu oublié, un message non entendu.
L’hypnose permet de :
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Explorer, sans forcer, l’origine du trouble.
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Mettre en lumière les stratégies mises en place pour survivre.
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Réconcilier des parts de soi qui étaient en conflit.
Quand l’inconscient comprend qu’il n’a plus besoin de ce comportement pour se protéger, il peut lâcher.
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3. Réparer la relation au corps
Le corps devient souvent un ennemi, un objet de contrôle ou de rejet.
L’hypnose permet de :
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Revenir dans le corps, en douceur.
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Le ressentir comme un allié, pas un champ de bataille.
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Restaurer une sensation de sécurité et de confiance corporelle.
C’est un nouveau lien, fondé sur le respect plutôt que la punition.
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4. Installer de nouveaux repères internes
Avec le temps, l’hypnose aide à :
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Retrouver une sensation naturelle de faim et de satiété.
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Créer des automatismes apaisants (écoute de soi, respiration, recentrage).
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Se reconnecter à ses besoins profonds (affection, valorisation, sécurité…).
On apprend à se nourrir autrement, au-delà de l’aliment.
L’HYPNOSE POUR RETROUVER UNE RELATION APAISÉE À L’ALIMENTATION
Sortir des troubles alimentaires, ce n’est pas « manger normalement », c’est rétablir une relation respectueuse et fluide entre soi, son corps et ses émotions.
L’hypnose ne lutte pas contre le symptôme : elle va dialoguer avec lui, comprendre ce qu’il cherche à dire et permettre à l’inconscient d’activer d’autres chemins, plus sains, plus doux, de réconciliation et non pas de contrôle.